
Ngoné Saliou Diop, chroniqueuse affiliée au média en ligne Sans Limites, est au cœur d’une vive polémique depuis la diffusion, le 30 septembre 2025, d’une émission dans laquelle elle aurait tenu des propos jugés injurieux, discriminatoires et ethnicistes à l’encontre de la communauté Pulaar, notamment les “Diawando”. Ces déclarations ont été perçues comme une incitation à la haine ethnique et une atteinte à la cohésion sociale, déclenchant une vague d’indignation dans tout le pays.
En réaction, plusieurs organisations communautaires et de défense des droits, regroupées autour d’un collectif (dont ARP/Tabital Pulaagu Sénégal, Kisal Deeyirde Pulaagu, et le Mouvement des Élèves et Étudiants Foulbés – MEEF), ont porté plainte à travers leur avocat Me Abou Alassane Diallo. Elles accusent la journaliste d’injures publiques, de diffamation à caractère ethnique et de discours de haine. Le dossier a été transféré au Procureur de la République, qui a saisi la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC) pour mener l’enquête. Les plaignants ont été convoqués pour être entendus par cette division.
Face à la pression médiatique et sociale, le groupe Sans Limites a publié un communiqué officiel, condamnant fermement les propos tenus par sa chroniqueuse et présentant des excuses à la communauté Pulaar. Le média a affirmé que ces propos ne reflètent en rien sa ligne éditoriale.
Ngoné Saliou Diop a elle-même réagi en présentant des excuses publiques, tout en affirmant que ses propos n’étaient pas dirigés contre une communauté, mais visaient plutôt des personnalités politiques, notamment l’ancien président Macky Sall. Elle a exprimé ses regrets si ses paroles ont été mal interprétées ou ont offensé.
L’affaire a rapidement pris une tournure politique, avec des réactions d’acteurs majeurs comme le parti APR (Alliance pour la République), qui a dénoncé des propos d’« extrême gravité » et a interpellé le procureur pour une action rapide. De son côté, le secrétaire général de Tabital Pulaagu a déploré le silence des autorités, appelant à une réponse judiciaire ferme pour prévenir toute escalade.
À ce jour, aucune décision judiciaire n’a encore été rendue publique. L’enquête est en cours et la suite de la procédure judiciaire devrait déterminer les responsabilités et les éventuelles sanctions. Cette affaire relance le débat sur la liberté d’expression, la responsabilité des journalistes dans les médias numériques, et les limites du discours public dans un contexte national sensible aux questions identitaires.