
Plus d’un an après la publication du rapport de Mario Draghi, qui sonnait l’alarme sur le risque de décrochage économique de l’Union européenne face aux États-Unis et à la Chine, sa mise en œuvre avance à pas lents. Dans sa chronique, Éric Albert souligne que les recommandations de l’ancien président de la Banque centrale européenne se heurtent à une réalité politique bien connue : l’incapacité des Vingt-Sept à dépasser leurs intérêts nationaux.
Alors que Draghi appelait à un sursaut collectif fondé sur un investissement massif, une stratégie industrielle unifiée et une intégration économique renforcée, les capitales européennes rechignent toujours à céder une part de souveraineté. Chaque avancée se retrouve freinée par des divergences budgétaires, des visions contradictoires de la compétitivité et une méfiance persistante envers les mécanismes financiers communs.
L’Union européenne fait ainsi face à une équation difficile : comment rester une puissance économique dans un monde dominé par les blocs continentaux, tout en demeurant paralysée par la somme des « petits égoïsmes » nationaux ? C’est ce dilemme que met en lumière la chronique, rappelant que l’ambition du rapport Draghi risque de s’éroder si les décisions ne suivent pas.
