
Le gouvernement tanzanien a annoncé l’annulation des célébrations nationales, invoquant la nécessité de réaffecter les fonds à la reconstruction des infrastructures détruites lors de l’une des crises post-électorales les plus violentes de ces dernières années.
Cette décision survient alors que la jeunesse et plusieurs partis d’opposition prévoient une vaste manifestation en hommage aux victimes et pour dénoncer les meurtres de masse attribués aux forces de l’ordre.
Un bilan toujours opaque
Le nombre exact de morts reste au cœur des interrogations. Dar es Salaam a annoncé la création d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les événements, mais la confiance est fragile.
Le gouvernement de Samia Suluhu Hassan est accusé d’avoir fait disparaître des corps pour minimiser l’ampleur de la répression, des accusations fermement rejetées par les autorités.
Dimanche, le porte-parole du gouvernement a dénoncé une « couverture biaisée » de certains médias, tout en refusant de publier les chiffres officiels.
Un pouvoir contesté
Réélue avec près de 98 % des suffrages lors de l’élection du 29 octobre, la présidente Samia Suluhu Hassan fait face à des accusations de dérive autoritaire. Ses principaux adversaires étaient emprisonnés durant le scrutin et l’accès à Internet a été coupé pendant près d’une semaine, empêchant la population de partager images et vidéos des violences ayant éclaté dans plusieurs villes.
Alors que le pays tente de panser les plaies de cette crise sanglante, les critiques s’intensifient contre un pouvoir jugé opaque et répressif.
