Niague : bras de fer foncier entre la SOCABEG et un collectif de travailleurs du Soleil et d’agents des forces de sécurité

Un litige foncier d’une rare tension secoue la localité de Niague. Il oppose la société SOCABEG — entreprise bien connue dans le secteur des logements sociaux — à un collectif composé de travailleurs de la Coopérative du journal Le Soleil ainsi que d’agents des forces de défense et de sécurité (FDS). Les deux camps revendiquent la propriété d’un même terrain, transformant la zone en véritable champ de bataille judiciaire… et désormais physique.


Un terrain acquis en 2015, selon le collectif

Le collectif affirme avoir acheté le site en 2015 auprès d’un homme identifié sous le nom de Narcisse. Ses membres, qui disent représenter un peu plus d’une centaine de familles, assurent détenir des documents en règle.

Ils accusent la SOCABEG de tenter de s’approprier le foncier grâce à « un bail frauduleux » attribué, selon eux, par l’ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo.

« Ce bail est un faux. Nous avons investi beaucoup d’argent et la SOCABEG tente aujourd’hui de s’accaparer toute la zone », a dénoncé leur porte-parole, El Hadj Ibrahima Thiam.

Escalade sur le terrain malgré une décision de justice

Malgré une ordonnance de justice demandant l’arrêt des travaux, les plaignants reprochent à la SOCABEG d’avoir érigé un mur pour marquer son implantation. En réaction, le collectif a délimité à son tour des angles sur le site, signe de sa détermination.

« Désormais, ce sera la guerre comme à la guerre », avertit El Hadj Ibrahima Thiam, illustrant la crispation qui règne sur les lieux.

Un dossier enlisé dans les méandres judiciaires

Sur le plan administratif, les choses n’avancent pas davantage.
Le collectif affirme avoir saisi la présidence de la République, le Premier ministre et le ministère de l’Urbanisme, sans obtenir de réponse.

Selon le porte-parole :
« Une plainte est déposée à la DESCOS. Le procureur l’a renvoyée, mais l’instruction reste au point mort. »

Les plaignants disent néanmoins garder espoir et appellent le nouveau Directeur général de la DESCOS à « diligenter le dossier », rappelant que son prédécesseur avait donné des « instructions fermes » à l’antenne de Rufisque.

Appel à l’État pour faire toute la lumière

Le collectif soutient détenir « tous les documents légaux » et demande à l’État du Sénégal d’enquêter sur les conditions d’obtention du bail invoqué par la SOCABEG. Leur objectif : faire reconnaître leur droit de propriété et mettre un terme à un conflit qui ne cesse de s’envenimer.

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