La situation dans les prisons belges atteint un niveau critique : quelque 600 détenus dorment désormais à même le sol, un record alarmant de surpopulation carcérale. La ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), a reconnu lundi la gravité de cette crise et appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes.
Selon la ministre, le dossier est discuté « presque quotidiennement » au sein de l’exécutif, mais aucun accord n’a encore pu être trouvé malgré plusieurs propositions soumises depuis des semaines. « Les discussions doivent aboutir aussi rapidement que possible », insiste-t-elle, évoquant l’augmentation du nombre de prévenus et de condamnés, liée notamment à l’allongement des peines et au renforcement des opérations de police.
Le cabinet Verlinden rappelle avoir soumis une série de pistes :
- Investissements structurels dans les infrastructures pénitentiaires ;
- Amélioration des dispositifs de sortie et d’accompagnement des détenus ;
- Approche transversale impliquant Santé publique, Asile et Migration, et la Régie des bâtiments.
En revanche, le retour du congé pénitentiaire prolongé, proposé par certaines directions d’établissement et des syndicats, n’est pas envisagé. La mesure, dépourvue de base légale sous le précédent gouvernement, ne constituerait « pas une solution durable » mais seulement une suspension temporaire des peines, estime la ministre.
Le gouvernement avait pourtant prévu une enveloppe annuelle dédiée dans l’accord budgétaire du 24 novembre, et un plan d’action avait été validé cet été en conseil des ministres. Mais face à la saturation grandissante des établissements pénitentiaires, ces engagements tardent à se traduire en mesures concrètes.
La pression monte désormais sur l’exécutif, sommé d’agir pour éviter un effondrement du système carcéral déjà sous tension.