La base logistique de maintien de la paix des Nations unies à Kadugli, dans le Kordofan central, a été la cible samedi d’une attaque de drone ayant coûté la vie à six Casques bleus et fait huit blessés, tous de nationalité bangladaise, a annoncé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué.
Les victimes appartenaient à la Force intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA), déployée dans cette région sensible à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Condamnant fermement l’attaque, Antonio Guterres a qualifié les faits d’« acte injustifiable », rappelant que les attaques visant des personnels de maintien de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Il a également appelé à un cessez-le-feu immédiat, afin de permettre la mise en place d’un « processus politique global, inclusif et dirigé par les Soudanais » pour mettre fin au conflit.
L’armée soudanaise a accusé les Forces de soutien rapide (FSR) d’être à l’origine de l’attaque. Le groupe paramilitaire, engagé depuis plus de deux ans dans une guerre ouverte avec les forces armées régulières pour le contrôle du pays, n’a pas réagi dans l’immédiat.
Déployée depuis 2011 dans la région pétrolifère disputée d’Abyei, l’UNISFA opère dans un contexte sécuritaire extrêmement instable. Le Soudan est plongé dans le chaos depuis avril 2023, marqué par un conflit meurtrier entre l’armée et les FSR, qui aurait fait plus de 40 000 morts selon des estimations internationales, et provoqué ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire au monde.