Soudan du Sud : la communauté Akuak face aux crues incessantes du Nil

Dans l’État de Jonglei, à l’est du Soudan du Sud, les crues du Nil nourrissent une inquiétude permanente au sein de la communauté Akuak. Chaque jour, les habitants s’emploient à reconstruire les digues de fortune le long des multiples canaux du fleuve, utilisant de l’argile et du papyrus pour protéger leurs huttes menacées par la montée des eaux.

Au fil des années, cette population d’environ 2 000 personnes a développé une résilience remarquable face aux inondations à répétition. Mais cette capacité d’adaptation reste fragile, tant les ouvrages érigés à la main nécessitent un entretien constant.

« Le sol n’est pas bien compacté, c’est pour cela que l’eau s’infiltre. Il y a des endroits où le niveau peut monter. Ce sont des constructions artisanales, il faut donc les entretenir en permanence en ajoutant de la terre et en la tassant », explique Matuor Mabior Ajith, pêcheur au sein de la communauté Akuak.

Le changement climatique a transformé le quotidien de ces habitants en une lutte continue contre l’eau. Le Soudan du Sud fait face à des inondations catastrophiques pour la sixième année consécutive, bouleversant les modes de vie traditionnels et aggravant la précarité.

« Nous faisons cela chaque année parce que nous vivons sur une terre basse. À chaque montée des eaux, qu’elle vienne du Nil ou des pluies, nous devons nous protéger pour ne pas être chassés par l’eau », témoigne Ayen Deng Duot, mère de six enfants, qui a toujours vécu sur les îles Akuak.

Classé septième pays le plus vulnérable au changement climatique dans le monde, le Soudan du Sud paie un lourd tribut aux aléas climatiques. Selon les Nations unies, les inondations ont provoqué le déplacement de plus de 375 000 personnes cette année dans ce pays d’Afrique de l’Est.


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