Décès d’Anicet Ekane : l’opposant camerounais meurt en détention dans des conditions controversées

Arrêté le 24 octobre 2025, quelques jours après la présidentielle du 12 octobre, Anicet Ekane avait été placé en détention au Secrétariat d’État à la Défense. Les autorités avaient interprété son soutien affiché au candidat d’opposition Issa Tchiroma Bakary comme une incitation à l’insurrection, justifiant ainsi son arrestation.

Durant sa détention, son parti, le MANIDEM, avait alerté à plusieurs reprises sur la confiscation d’appareils médicaux indispensables à sa survie, dont un extracteur d’oxygène resté dans son véhicule saisi par les forces de sécurité. Cette rétention de matériel essentiel avait été qualifiée de « gravement dangereuse » pour la santé du dirigeant politique.

Figure historique de la gauche nationaliste et héritier des mouvements indépendantistes, Anicet Ekane occupait depuis des décennies une place singulière dans le paysage politique camerounais. Leader du MANIDEM, il avait marqué les « années de braise » des années 1990 par son engagement en faveur de la démocratie et de la souveraineté nationale.

Son décès en détention ravive aujourd’hui les interrogations sur le respect des droits fondamentaux des prisonniers politiques au Cameroun et remet au centre du débat la question de la transparence sur leurs conditions d’incarcération.

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