
Le président exécutif d’Airbus a confirmé que le défaut logiciel ayant entraîné le rappel mondial de près de 6 000 Airbus A320 est désormais totalement résolu. Ce problème, considéré comme l’un des plus sérieux jamais rencontrés sur la famille A320, a provoqué fin novembre une vaste opération d’immobilisation et de mise à jour d’urgence.
Selon les informations disponibles, le dysfonctionnement provenait de l’ELAC, l’ordinateur chargé de gérer les commandes des élévateurs et des ailerons, éléments essentiels au contrôle de l’assiette et de l’inclinaison de l’avion. Une mise à jour logicielle déployée plus tôt dans l’année contenait une vulnérabilité rare : en cas d’activité solaire particulièrement intense, les données traitées par le système pouvaient être corrompues. Cette défaillance pouvait alors provoquer un mouvement involontaire du nez de l’avion vers le bas (« pitch down »). C’est précisément ce qui s’est produit lors d’un vol de la compagnie JetBlue fin octobre, incident qui a déclenché l’alerte mondiale.
Face à la gravité du problème, Airbus a immédiatement émis une directive d’urgence demandant aux compagnies aériennes d’immobiliser les appareils concernés et de procéder à une intervention technique. Le correctif a consisté principalement à réinstaller une version antérieure, stable et éprouvée du logiciel. Cette opération, qui nécessitait environ deux à trois heures par avion, a été menée de manière intensive. En trois jours, plus de 4 400 appareils avaient déjà été corrigés, et l’intégralité de la flotte concernée a été mise à jour en moins d’une semaine.
Airbus assure aujourd’hui que « zéro avion » ne reste affecté par le logiciel défaillant. Le constructeur souligne que le problème est désormais « entièrement résolu » et que tous les Airbus A320 en service sont de nouveau conformes aux exigences de sécurité.
Cette crise technique s’est ajoutée à d’autres défis rencontrés par Airbus ces derniers mois, notamment un souci de qualité sur des panneaux de fuselage. Elle a également contraint le groupe à revoir à la baisse son objectif de livraisons pour 2025. Toutefois, du point de vue de la sécurité aérienne, Airbus se veut rassurant : les correctifs ont été déployés efficacement et aucun risque résiduel n’est identifié.
La résolution rapide de l’incident a permis d’éviter des perturbations prolongées du trafic mondial, alors que l’A320 demeure l’un des avions les plus utilisés au monde. Une démonstration, selon Airbus, de la solidité de ses procédures et de sa capacité d’intervention face à un problème d’ampleur exceptionnelle.
