RDC : le M23 revendique la prise d’Uvira malgré un accord de paix régional

Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont annoncé mercredi la prise de la ville d’Uvira, l’un des derniers bastions militaires dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette avancée marque une nouvelle escalade du conflit dans la région des Grands Lacs, déjà en proie à une insécurité chronique.

Cette offensive intervient alors qu’un accord de paix a été signé la semaine dernière à Washington entre les présidents congolais et rwandais, sous médiation américaine. Toutefois, cet accord ne concerne pas le M23, qui mène des négociations distinctes avec Kinshasa. Le mouvement avait pourtant accepté un cessez-le-feu plus tôt cette année, chaque camp s’accusant depuis de violations répétées.

Le M23 minimise l’impact de l’accord de Washington

Bertrand Bisimwa, coordinateur adjoint de l’alliance rebelle AFC-M23, a affirmé vendredi que l’accord conclu entre Kinshasa et Kigali « n’a aucun impact sur le terrain ». Selon lui, le conflit entre le M23 et les autorités congolaises ne s’est jamais réellement interrompu.

« Cela n’a jamais changé la réalité sur le terrain. La guerre que nous menons avec Kinshasa depuis le début du conflit n’a jamais cessé, quels que soient les accords de cessez-le-feu signés », a-t-il déclaré.

Le mouvement rebelle continue par ailleurs de réclamer une réorganisation institutionnelle de la RDC à travers l’instauration d’un système fédéral. « Quand nous parlons de fédéralisme, nous voulons instaurer un nouvel équilibre entre les provinces et le gouvernement central. Il ne s’agit pas de balkanisation », a insisté Bertrand Bisimwa.

Une crise humanitaire qui s’aggrave

L’est de la RDC, région stratégique riche en minerais et située à la frontière rwandaise, demeure le théâtre de violences impliquant plus de 100 groupes armés, dont le M23 est l’un des plus puissants. Selon les Nations unies, le conflit a engendré l’une des crises humanitaires les plus graves au monde, avec plus de 7 millions de personnes déplacées.

Dans la seule province du Sud-Kivu, plus de 200 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile depuis le 2 décembre, tandis qu’au moins 70 personnes ont été tuées, selon des partenaires locaux de l’ONU.

La prise d’Uvira risque d’aggraver encore la situation humanitaire et de fragiliser les efforts diplomatiques en cours pour stabiliser l’est de la RDC.

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