Simone Gbagbo en campagne : entre ambition présidentielle et appel à l’apaisement

En pleine campagne électorale, Simone Gbagbo, ancienne Première dame de Côte d’Ivoire et présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), s’est rendue cette semaine à Guiberoua, dans le sud-ouest du pays, pour mobiliser ses partisans.

Face à une foule acquise à sa cause, elle a affiché son optimisme électoral :

« Je souhaite que nous participions aux élections car, comme l’a dit Blé Goudé tout à l’heure, je crois que nous pouvons gagner. »

Parmi les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 25 octobre, deux femmes sont présentes : Henriette Lagou, ancienne ministre, et Simone Gbagbo, un fait encore rare en politique ivoirienne. Pour cette dernière, cette évolution traduit une transformation en profondeur :

« La candidature des femmes est aujourd’hui moins choquante qu’il y a 20 ou 30 ans. Les femmes sont visibles à tous les niveaux de responsabilité. »

Mais cette campagne se déroule dans un climat tendu. Plusieurs candidats recalés par le Conseil constitutionnel se sont regroupés au sein d’un Front commun et dénoncent un processus électoral biaisé. Ils appellent à des manifestations dans tout le pays. Les autorités ont, pour leur part, annoncé un bilan provisoire de plus de 700 arrestations, un mort et de nombreux blessés.

Face à l’escalade, Simone Gbagbo a lancé un appel au calme :

« Commettre aujourd’hui des actes de violence brutale… Je ne pense pas que cela en vaille la peine. Je demande aux organisateurs des marches de renoncer à cette voie et de choisir celle du vote. »

Depuis son retrait de la coalition CAP-CI, qu’elle co-dirigeait avec Tidjane Thiam (PDCI), Mme Gbagbo suit une stratégie autonome, en misant sur l’alliance avec Charles Blé Goudé, figure influente mais controversée.

Le principal défi de sa campagne reste la remobilisation d’un électorat désabusé, marqué par les violences électorales répétées depuis 2010.

À quelques jours du scrutin, Simone Gbagbo ambitionne non seulement d’accéder au pouvoir, mais aussi de participer à la réconciliation nationale, dans un pays toujours meurtri par ses crises passées.

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