
Huawei avait prévu d’implanter à Brumath, près de Strasbourg, sa première usine européenne de production d’équipements pour stations de base 3G, 4G et 5G. Ce projet, annoncé en 2020, représentait un investissement de 200 millions d’euros et devait créer environ 300 emplois directs au lancement, avec un potentiel d’extension à 500 postes. La superficie du site devait s’étendre sur 8 hectares, avec des bâtiments de 40 000 à 58 000 m², et une production annuelle estimée à 1 milliard d’euros de marchandises destinées au marché européen. Cette usine s’inscrivait dans la stratégie de Huawei pour renforcer sa présence en Europe tout en répondant à la demande croissante en équipements de télécommunications.
Cependant, la mise en œuvre du projet a été retardée à plusieurs reprises. Initialement prévue pour 2023, l’ouverture a été repoussée à fin 2025, en raison de contraintes industrielles et logistiques. Parallèlement, le contexte géopolitique et réglementaire s’est durci en Europe. Certains pays européens envisagent des restrictions sur les équipements Huawei dans leurs réseaux 5G, ce qui complique la viabilité du projet pour le groupe chinois.
Dernièrement, Huawei envisage de ne pas exploiter l’usine de Brumath, bien que cette décision ne soit pas encore confirmée officiellement. Un éventuel abandon refléterait les difficultés rencontrées par le constructeur dans un environnement technologique et réglementaire incertain. Pour la région Grand Est, cela constituerait une perte importante en termes d’investissement industriel et de création d’emplois qualifiés. Pour l’Europe, cela met en lumière les enjeux de souveraineté technologique et la dépendance aux acteurs étrangers dans les infrastructures critiques de télécommunications.
