
En Israël, la procureure générale de l’armée, Yifat Tomer-Yerushalmi, l’une des plus hautes responsables juridiques des forces armées, a été poussée à la démission par le gouvernement après une grave controverse.
Elle est accusée d’avoir autorisé secrètement la diffusion d’une vidéo issue d’une caméra de surveillance militaire montrant un groupe de soldats israéliens brutalisant et violant un détenu palestinien.
Cette vidéo, rapidement relayée sur les réseaux sociaux et par plusieurs médias israéliens et étrangers, a suscité une onde de choc en Israël comme à l’étranger. L’enregistrement, dont l’authenticité a été confirmée par des sources militaires, met en lumière des violences extrêmes commises dans un centre de détention en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Selon plusieurs journaux israéliens, la procureure aurait autorisé la transmission des images à la presse afin d’éviter que l’affaire ne soit étouffée par la hiérarchie militaire.
Cette initiative aurait provoqué la colère du gouvernement et de certains responsables de l’armée, qui l’accusent d’avoir compromis la réputation des forces de défense israéliennes (Tsahal) en pleine guerre et d’avoir « porté atteinte à la sécurité nationale ».
Des voix au sein du système judiciaire israélien défendent au contraire Yifat Tomer-Yerushalmi, saluant son intégrité morale et sa volonté de transparence dans une institution souvent critiquée pour son opacité en matière de violations des droits humains.
Plusieurs ONG israéliennes, dont B’Tselem et Breaking the Silence, estiment que sa démission illustre la pression politique croissante exercée par le gouvernement Netanyahou sur les institutions indépendantes du pays.
Ce scandale éclate dans un contexte de tensions internes aiguës au sein de l’armée israélienne, déjà fragilisée par les opérations prolongées à Gaza et en Cisjordanie, et par les critiques sur la conduite éthique des forces armées.
La démission de Yifat Tomer-Yerushalmi marque un coup dur pour la crédibilité du système judiciaire militaire, à un moment où Israël fait face à une surveillance internationale accrue concernant ses opérations dans les territoires palestiniens.
