
Coup de tonnerre à Juba. Le président sud-soudanais Salva Kiir a démis, mercredi, Benjamin Bol Mel de ses fonctions de deuxième vice-président, un poste qu’il occupait depuis février dernier.
Considéré comme l’un des proches collaborateurs du chef de l’État, et même pressenti comme son possible successeur, Bol Mel a également été écarté de la direction du parti au pouvoir et déchu de son grade de général. Une triple sanction pour cet homme d’affaires influent, déjà dans le viseur des États-Unis depuis 2017 pour des accusations de corruption.
Dans la même série de mesures, Salva Kiir a également limogé le gouverneur de la Banque centrale et le directeur de l’administration fiscale, deux responsables réputés proches de Bol Mel.
Ces décisions interviennent dans un climat politique et sécuritaire tendu. Le pays reste sans élections générales depuis les reports successifs de 2022 et 2024, tandis que le vice-président Riek Machar, principal rival du président, est détenu depuis mars pour des accusations de trahison — une arrestation qui a contribué à raviver les affrontements entre l’armée et plusieurs groupes armés.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, a replongé dans la violence dès 2013, un conflit civil meurtrier ayant fait environ 400 000 morts jusqu’à la signature de l’accord de paix de 2018.
