
La CEDEAO a vraiment du pain sur la planche… ou plutôt des tartines de chaos à étaler sur ses réunions qui n’en finissent jamais.
D’un côté, Embalò, le président bissau-guinéen déchu — ou pas, ou peut-être, ou ça dépend du fuseau horaire — qui passe de Dakar à Brazza puis au Maroc, téléphone greffé à l’oreille comme un ado en pleine partie de Call of Duty. La junte qui l’a poussé dehors semble à la fois très proche… et très loin. On dirait le script d’un soap-opéra politique où personne ne comprend vraiment qui a viré qui.
De l’autre côté, le Bénin. Talon, le président, échappe à un coup d’État version fast-food : rapide, bruyant, annoncé à la télévision par des putschistes qui avaient manifestement répété leur texte devant un miroir. Cinq minutes de gloire, pas plus.
La CEDEAO, fidèle à sa marque déposée, dégaine alors son communiqué standard :
– « Action anticonstitutionnelle »
– « Subversion de la volonté du peuple »
– « Nous veillons, prêts à mobiliser tous les moyens nécessaires »
Traduction dans le langage CEDEAO : On va écrire un deuxième communiqué quand on aura trouvé la bonne tournure de phrase.
Pendant ce temps, à Porto-Novo, on révise tranquillement la Constitution comme on réaménage un salon avant une visite immobilière : un Sénat tout neuf, un mandat qui passe de cinq à sept ans, et une institution présentée comme gardienne de la paix, de la démocratie, de l’unité nationale et probablement aussi du bon sens cosmique. Tout ça à six mois de l’élection présidentielle, histoire d’ajouter un peu de paprika sur un plat déjà bien piquant.
Et la CEDEAO continue son marathon :
Mali, Niger, Burkina, Bissau, Bénin… Il ne manque plus qu’un album Panini « Spécial coups d’État ouest-africains » pour compléter la collection.
Entre deux communiqués bien sentis et trois sommets d’urgence, l’organisation espère simplement que personne ne renversera le buffet avant qu’elle termine sa tournée diplomatique.
