Maïmouna Ndour FAYE arrêtée

L’arrestation du journalistes Maïmouna Ndour Faye , suite à l’interview de Madiambal Diagne, suscite un débat intense concernant la liberté de la presse et les implications légales d’interviewer une personne sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Les avocats interrogés par Seneweb offrent des perspectives divergentes sur cette affaire.

Un avocat, s’exprimant anonymement, estime que l’arrestation des journalistes constitue une atteinte à la liberté de la presse, soulignant qu’il n’existe pas de loi interdisant aux journalistes d’interviewer des personnes poursuivies ou recherchées. Il souligne également que cela n’est pas sans précédent, car des individus sous enquête ont parfois été interviewés de manière publique.

En revanche, un autre avocat argue que la poursuite de Madiambal Diagne, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, rend cette interview problématique sur le plan juridique. Selon lui, le fait d’interviewer une personne qui est théoriquement introuvable par la justice pourrait être perçu comme une provocation envers les autorités judiciaires. Il remarque que la justice française aurait dû tenir compte de cette situation délicate en imposant des restrictions à Diagne concernant ses interactions avec les médias.

L’intervenant rappelle que, même sous contrôle judiciaire, les personnes dans des situations similaires devraient être soumises à certaines obligations, notamment l’interdiction de parler à la presse pour ne pas gêner le bon déroulement de l’enquête. Il propose que le Sénégal devrait protester officiellement auprès des autorités françaises, soulignant que la coopération internationale a ses propres normes qu’il convient de respecter.

D’un autre côté, Me Alioune Badara Ndiaye interprète la situation comme une violation des articles 5 et 57 du Code de la presse, qui stipulent explicitement que le secret de l’instruction doit être préservé et que l’interview d’un fugitif entrave l’ordre public. Il partage la conviction que les journalistes sont tenus d’obtenir une autorisation judiciaire préalable avant de réaliser des interviews avec des personnes recherchées, surtout si cela pourrait nuire à une enquête en cours.

Les réflexions autour de cette affaire mettent en lumière les tensions entre la liberté d’expression et le respect de la justice, soulevant des questions sur les responsabilités des journalistes et les limitations qui peuvent être imposées afin de préserver l’intégrité des procédures judiciaires. Alors que certains estiment que les journalistes peuvent être fautifs, d’autres pensent qu’il est peu probable qu’ils fassent face à des poursuites ultérieures. L’avenir de cette affaire reste incertain, et les implications pour la liberté de la presse dans un contexte aussi complexe méritent une attention particulière.

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