La Chine a annoncé un assouplissement partiel de ses restrictions à la réexportation de composants électroniques vers l’Europe, marquant une désescalade dans la crise diplomatique qui l’oppose aux Pays-Bas autour du fabricant de semi-conducteurs Nexperia.
Fin septembre, Pékin avait suspendu le transfert de composants électroniques produits par Nexperia vers les pays européens, en représailles à la décision du gouvernement néerlandais de reprendre de facto le contrôle de l’entreprise, pourtant vendue en 2018 à une société chinoise.
Cette mesure de rétorsion avait provoqué de fortes inquiétudes dans l’industrie automobile, car Nexperia fournit près de 49 % des composants électroniques essentiels utilisés par les constructeurs européens, notamment dans les systèmes de freinage, les capteurs et les calculateurs embarqués.
Le gouvernement néerlandais justifiait sa décision par des motifs de sécurité nationale, estimant que la prise de contrôle chinoise mettait en péril les chaînes d’approvisionnement stratégiques et la souveraineté technologique du pays.
Cette intervention, saluée par Bruxelles mais critiquée par Pékin, s’inscrivait dans le contexte plus large du resserrement des contrôles occidentaux sur les technologies sensibles, en particulier les semi-conducteurs avancés.
L’annonce de l’assouplissement chinois laisse entrevoir une volonté d’apaisement, alors que les tensions commerciales entre l’Union européenne et la Chine se sont multipliées ces derniers mois — sur fond de subventions industrielles, de guerre des technologies et de compétition géoéconomique accrue.
Toutefois, plusieurs analystes soulignent que Pékin n’a pas entièrement levé ses restrictions : les exportations restent étroitement surveillées et soumises à autorisation préalable, signe que la Chine entend garder la main sur un secteur qu’elle considère comme stratégique dans sa confrontation économique avec l’Occident.