Bassirou Kébé plaide pour un retour fort de l’État dans la politique du logement social

Quand il parle d’habitat, Bassirou Kébé ne le fait pas seulement en technicien. Commissaire du PASTEF chargé de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, il est aussi l’un des rédacteurs du volet immobilier du projet politique qui a porté le président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir.

Aujourd’hui directeur général de la SN HLM, Bassirou Kébé dresse un constat sévère : « La SN HLM ne reçoit plus ni subvention ni foncier depuis 1999 », déplore-t-il, dénonçant « une situation où des terres publiques ont été cédées à des privés puis revendues à prix fort à l’État ».
Pour lui, relancer une politique du logement social exige un retour clair de la puissance publique :

« Le logement, ce n’est pas seulement une question d’immobilier, c’est une question de justice sociale. »

En attendant une réforme structurelle, la SN HLM mise sur une stratégie d’auto-subvention fondée sur la péréquation : les ventes de logements haut de gamme servent à financer les habitations à coût réduit.

« C’est ce qui nous permet aujourd’hui de proposer des logements payables à partir de 70 000 francs par mois », explique-t-il à propos du programme des 400 logements de Bambilor, qu’il présente comme une innovation sociale par le marché.

Mais pour l’homme de terrain, le foncier, la fiscalité et le coût des matériaux demeurent les principaux freins à lever.

« Il faut libérer le foncier public, encourager la production locale et alléger la fiscalité sur les matériaux de construction. C’est la seule manière de baisser durablement les coûts et de soutenir une vraie industrie du logement. »

Le plan qu’il défend s’inscrit dans la stratégie nationale d’accès au logement et de rénovation urbaine (PNARU), mise en œuvre par le gouvernement, avec déjà plusieurs projets lancés à Saint-Louis, Kaolack et Tambacounda.

« Notre vocation, c’est de bâtir partout et pour tous », affirme-t-il.

Pour Bassirou Kébé, la relance de la SN HLM est un acte de souveraineté sociale :

« Une nation qui ne peut pas loger décemment ses citoyens ne peut pas se dire développée. C’est pour cela que nous travaillons à faire du logement un pilier du nouveau modèle sénégalais. »


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