L’ONU appelle à renforcer d’urgence sa présence au Soudan face à l’escalade des violences

« L’ONU n’est pas faite pour rester immobile », a déclaré lundi Tom Fletcher, responsable humanitaire des Nations Unies, appelant à un renforcement massif de la présence onusienne au Soudan alors que les violences s’intensifient au Darfour.

Lors d’une conférence de presse tenue à New York et retransmise en visioconférence depuis le Soudan, Fletcher a affirmé : « Nous devons augmenter la présence des Nations Unies sur le terrain », précisant que sa récente visite s’inscrit dans une démarche plus large visant à « nous rapprocher des populations que nous servons ».

Il a décrit la situation au Darfour comme un « spectacle d’horreur » et qualifié El Fasher de « scène de crime », se fondant sur les récits des survivants. Son déplacement a été coordonné avec d’autres hauts responsables onusiens : Amy Pope, de l’OIM, et Carl Skau, du PAM, étaient eux aussi sur place dans le cadre d’un effort diplomatique intensifié sur cinq à six semaines.

Fletcher a également souligné qu’au-delà du Darfour, les Kordofans nécessitaient une vigilance accrue, insistant sur l’importance d’enquêter sur les atrocités commises à El Fasher et d’empêcher que d’autres ne se produisent.

Il a rappelé l’ampleur des besoins humanitaires : « près de deux Soudanais sur trois » nécessitent une aide, tandis que l’appel de fonds de l’ONU n’est financé qu’à hauteur de 32 % sur les 4 milliards de dollars requis pour 2025. Les restrictions budgétaires, a-t-il déploré, imposent « des choix terribles, entre la vie et la mort ».

Fletcher a assuré que des progrès avaient été réalisés pour garantir l’accès à El Fasher « selon les conditions fixées par l’ONU », soulignant le caractère indispensable de la neutralité humanitaire.

Il a également mis en avant l’intensification des efforts diplomatiques, laissant entendre qu’un « moment favorable » pourrait émerger.

Concernant les contacts avec les Forces de soutien rapide (RSF), Fletcher a indiqué s’être entretenu avec le général Hemedti, réaffirmant auprès de lui et des représentants locaux des RSF l’exigence d’« un accès complet et sans entrave, un passage sûr » et la cessation des atrocités.

Il a enfin rappelé les messages fermes émis au niveau régional et international — notamment par la Maison-Blanche — selon lesquels toutes les parties doivent garantir l’accès humanitaire et travailler à mettre fin au conflit. Le niveau d’impunité au Soudan, a-t-il averti, est « absolument inacceptable ».

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