UN MOIS, DEUX DISCOURS, DEUX FRACTURES!
La situation politique nationale de ces derniers jours est marquée par les attaques intempestives de certains membres du PASTEF, y compris le Président de ce Parti, contre les Institutions dont le Président de la République d’une part et, d’autre part, par la situation catastrophique des finances publiques. Cette dernière a nécessité l’élaboration d’un Plan dit de ‘’Redressement Economique et Social’’, présenté le 1er août 2025 au Grand Théâtre national.
La Conférence des Leaders de la CDS trouve que le Sénégal traverse une zone de turbulence dans un environnement sahélien devenu insécure du fait des coups de boutoir, de plus en plus préoccupants et rapprochés, de groupes djihadistes.
Au plan interne, la situation économique du pays est caractérisée par une morosité extrême due essentiellement à des décisions inopportunes, voire très peu réfléchies. Pour rappel, le Gouvernement avait décidé, sans tenir compte du rôle moteur du secteur du bâtiment, d’arrêter la quasi-totalité des chantiers du pays. Ce qui a induit l’arrêt de plusieurs activités connexes et un accroissement vertigineux du chômage, s’ajoutant aux licenciements d’agents de plusieurs structures publiques et parapubliques, autorisant le Rassemblement des Travailleurs du Sénégal (RTS) à parler de plus de 30 000 déflatés que l’on a voulu remplacer par des militants du PASTEF…
Une autre décision inique des nouveaux tenants du pouvoir a été l’arrêt de la distribution de 30 milliards aux populations les plus démunies. Cette suspension des bourses de sécurité familiale, concernant plus de 300 000 Sénégalais, a fini de semer le désarroi au sein de populations particulièrement vulnérables.
Concrètement, la situation socioéconomique du Sénégal va donc à vau-l’eau et malheureusement les perspectives ne sont guère rassurantes. En effet, incapables de satisfaire les besoins primaires des Sénégalais, les nouveaux tenants du pouvoir n’ont rien trouvé de mieux que de convoquer la presse pour se défausser sur le pouvoir sortant, l’accusant d’avoir caché une importante partie de la dette du pays.
Des accusations qui ont renforcé la méfiance des milieux financiers. Le Fonds Monétaire International (FMI) qui, au mois de juin 2024, magnifiait pourtant les résultats économiques du Sénégal, a demandé après ces accusations, en septembre 2024, d’y voir plus clair avant tout nouveau décaissement. Les agences de notation ont, au fil des mois, dégradé les notes du Sénégal avec des perspectives de plus en plus pessimistes…
Perdant la confiance des marchés financiers internationaux, et ceci en dépit de l’entrée de notre pays dans le cercle restreint des pays producteurs de gaz et de pétrole, le pouvoir actuel a été obligé de recourir aux fonds vautours, avec des taux usuriers, pour faire face au service de la dette dont le ratio- qu’il ne cesse de grever- s’élèverait aujourd’hui à 119% du PIB national !
C’est dans ce contexte de morosité généralisée que le Premier Ministre a tenu deux discours qui ont provoqué deux gosses fractures en moins d’un mois d’intervalle.
Le premier, tenu le 10 juillet 2025, fut une véritable diatribe contre la magistrature dont le ‘’crime’’ aurait été de l’avoir débouté dans le procès l’ayant opposé à l’ancien Ministre Mame Mbaye Niang où il était accusé de diffamation. Mieux, au cours de cette très virulente diatribe, la première Institution de la République, ne fut pas épargnée : le Président de la République fut en effet accusé de manquer d’autorité. Le Premier Ministre s’autorisa même de demander au Chef de l’Etat de le « laisser gouverner », comme si c’est à lui que les Sénégalais avaient accordé leurs …