La Prix Nobel de la paix Maria Corina Machado a provoqué une vive controverse après avoir publiquement salué le « courage » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’elle présente comme un rempart contre les régimes « totalitaires ». Dans sa déclaration, l’opposante vénézuélienne a fermement dénoncé ce qu’elle qualifie d’« axe Iran-Maduro-Hamas », une alliance qu’elle accuse de saper la démocratie et la stabilité régionale.
Cette prise de position, relayée sur les réseaux sociaux et dans la presse internationale, intervient dans un contexte particulièrement sensible marqué par l’intensification du conflit à Gaza et les accusations portées contre Netanyahu par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.
Une déclaration qui divise l’Amérique latine
Les propos de Maria Corina Machado ont été immédiatement critiqués dans plusieurs capitales latino-américaines, notamment à Caracas, La Paz et Buenos Aires, où des responsables politiques et des analystes l’accusent de soutenir une politique jugée répressive et belliqueuse. Plusieurs voix s’élèvent également pour dénoncer une instrumentalisation du Prix Nobel de la paix à des fins idéologiques.
À gauche comme à droite, la déclaration a ravivé les tensions politiques en Amérique latine, un continent déjà polarisé sur les questions liées au conflit israélo-palestinien et aux relations diplomatiques avec Téhéran et le régime de Nicolás Maduro.
Une ligne de fracture au sein des démocraties latino-américaines
Maria Corina Machado, figure de l’opposition au régime chaviste et icône libérale dans certains cercles occidentaux, n’a jamais caché sa position radicale contre les alliances géopolitiques du Venezuela avec l’Iran et les mouvements islamistes. Mais en prenant fait et cause pour Netanyahu, elle s’aligne ouvertement avec l’un des dirigeants les plus controversés de la scène internationale actuelle, suscitant des interrogations sur la cohérence de son engagement pour la paix.
Certains défenseurs des droits humains et anciens lauréats du Nobel ont même exprimé leur inquiétude quant à la portée symbolique d’un tel soutien, rappelant que la reconnaissance du Comité Nobel repose sur des principes de paix, de justice et de respect du droit international.
Une stratégie politique ou un choix idéologique ?
Pour ses partisans, cette déclaration est une preuve de cohérence idéologique, Maria Corina Machado ayant toujours dénoncé les alliances entre dictatures et mouvements radicaux. Mais pour ses détracteurs, il s’agit d’une provocation calculée, destinée à consolider son image auprès de ses soutiens internationaux, notamment aux États-Unis et en Israël.
Dans tous les cas, le débat sur la légitimité de son Prix Nobel se trouve relancé, au moment même où la diplomatie mondiale est fragilisée par de profonds clivages idéologiques