La question de l’immigration, longtemps marginale au Sénégal, est devenue ces dernières semaines un sujet central du débat public, alimenté par des personnalités influentes. Tahirou Sarr, député nationaliste, a récemment soulevé la problématique du nombre d’étrangers dans le pays, ce qui a trouvé un écho inattendu auprès de figures de la société civile comme les avocats Me Demba Ciré Bathily et Me Massokhna Kane.
Me Bathily a dénoncé ce qu’il considère comme une « invasion » de populations en provenance des pays voisins, soulignant la nécessité pour le Sénégal de faire face à cette situation pour préserver son ordre social, notamment en raison de la mendicité et du trafic de migrants. Me Kane, de son côté, a établi un lien entre immigration et criminalité, dénonçant la présence de « mendiants, de criminels » et appelant à une régulation stricte des frontières sénégalaises.
Ces prises de position ont ouvert un débat, mais elles manquent de données concrètes pour étayer leurs propos, ce qui risque d’alimenter des peurs irrationnelles et de diviser davantage l’opinion publique. Pour un véritable débat constructif, il est crucial que les autorités fournissent des informations précises sur l’immigration, afin de dissiper les malentendus et permettre une discussion sereine et factuelle sur ce sujet sensible.
Le débat sur l’immigration doit être abordé de manière rationnelle et respectueuse, en tenant compte des enjeux économiques, sociaux et sécuritaires du pays, afin d’éviter que des discours polarisants ne prennent le dessus.