
Le Premier ministre et leader du Pastef, Ousmane Sonko, a prononcé un discours fort et stratégique lors du grand meeting de mobilisation organisé au stade Léopold Sédar Senghor, devant plusieurs dizaines de milliers de partisans. Ce discours a marqué le retour de Pastef sur la scène politique de masse et a fixé le cap pour la gouvernance de l’alliance Sonko–Diomaye.
1. Un message d’unité et de loyauté
Sonko a insisté sur la cohésion du tandem présidentiel qu’il forme avec Bassirou Diomaye Faye, rejetant toute idée de division :
« Il n’y a pas de Sonko sans Diomaye, et pas de Diomaye sans Sonko. »
Il a salué la loyauté du président, affirmant que leur collaboration repose sur la confiance, la continuité et la complémentarité. Ce passage visait à faire taire les rumeurs d’une tension entre les deux hommes.
2. Un bilan et une promesse de rupture
Sonko a rappelé que le nouveau régime est né d’un combat pour la justice, la dignité et la souveraineté. Il a réaffirmé sa volonté de :
- rompre avec la gouvernance de connivence et la corruption,
- rendre l’État au peuple,
- moraliser la gestion publique.
Il a reconnu que les attentes sont grandes, mais a appelé les Sénégalais à la patience et à la solidarité nationale, soulignant que les « réformes structurelles demandent du temps ».
3. Souveraineté et panafricanisme
Dans un ton plus géopolitique, Sonko a réaffirmé son engagement pour une souveraineté africaine pleine et entière, dénonçant :
- la dépendance économique vis-à-vis des institutions internationales,
- les accords « déséquilibrés » avec certaines puissances étrangères,
- et la mainmise sur les ressources naturelles africaines.
Il a salué la montée d’une nouvelle génération de dirigeants africains souverainistes, prônant la coopération Sud–Sud et un modèle de développement endogène.
4. Justice, jeunesse et emploi
Sonko a abordé les dossiers sensibles :
- Il a promis de rétablir la justice pour tous les détenus politiques.
- Il a réaffirmé que la jeunesse reste au cœur de sa gouvernance, annonçant de futures mesures en faveur de l’emploi, de la formation et de l’entrepreneuriat local.
« La jeunesse sénégalaise ne sera plus sacrifiée. Elle sera la colonne vertébrale du changement. »
5. Avertissement à l’administration et aux ministres
Dans une partie plus tranchante, Sonko a mis en garde certains membres du gouvernement et hauts fonctionnaires contre « la tentation du sabotage » ou de « l’enrichissement personnel ».
« Nous n’avons pas chassé l’ancien système pour le reproduire. Ceux qui trahiront les valeurs seront écartés, quel que soit leur rang. »
Cette déclaration a été perçue comme un rappel à l’ordre interne, notamment à certains ministres en désaccord avec la ligne Pastef.
6. Appel à la mobilisation populaire
Enfin, Sonko a galvanisé la foule en appelant à une vigilance citoyenne permanente :
« Le pouvoir appartient au peuple. Ne vous endormez pas après la victoire. Restez debout, mobilisés, car la révolution citoyenne ne fait que commencer. »
Le discours s’est conclu dans une ambiance euphorique, ponctuée de slogans :
« Sonko moy Diomaye, Diomaye moy Sonko », symbole d’unité et de fidélité.
