
La tension monte au sein de la majorité présidentielle. Dans une lettre ouverte au ton particulièrement virulent, la députée Fatou Cissé Goudiaby, membre du parti Pastef, a lancé un ultimatum au président Bassirou Diomaye Faye : le limogeage immédiat du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, ou sa démission.
« Non grata dans notre gouvernement »
Dans son message, la parlementaire estime que M. Diouf n’a plus sa place au sein de l’exécutif. Elle évoque des « soupçons de détournement » pesant sur le ministre, auxquels il devrait, selon elle, « répondre publiquement et judiciairement ».
Mais la députée ne s’arrête pas là. Se réclamant de la ligne dure du parti, elle rappelle un principe de loyauté sans concession :
« Ku kheekh sunu Leader politique Ousmane Sonko, ma kheekh laa »
(Celui qui combat notre leader Ousmane Sonko, je le combats).
Pour Fatou Cissé Goudiaby, il est inacceptable que le Premier ministre Ousmane Sonko ait pour subordonné un homme qui, politiquement, « le défie ».
Elle avertit que le maintien d’Abdourahmane Diouf fragilise le tandem Sonko-Diomaye, qu’elle qualifie de « pilier de la stabilité gouvernementale et de la cohérence du projet Pastef ».
Menace de sanction parlementaire
La députée joint la parole à l’acte. Elle menace de boycotter le vote du budget du ministère de l’Environnement, prévu le mardi 11 novembre, si le ministre n’est pas remercié d’ici là.
« Si Abdourahmane Diouf vient défendre son budget en plénière en décembre, je voterai contre », prévient-elle.
Cette déclaration publique marque un durcissement inédit du ton au sein du camp présidentiel, sur fond de tensions post-Téra Meeting du 8 novembre, où Pastef a réaffirmé sa ligne militante et la centralité de son leader historique, Ousmane Sonko.
Une fracture politique en gestation ?
Le message de Fatou Cissé Goudiaby, largement relayé sur les réseaux sociaux, illustre les fractures internes entre les alliés du gouvernement et la base militante de Pastef, attachée à la fidélité au projet Sonko-Diomaye.
En concluant sa lettre, la députée déclare :
« L’ère du politiquement correct est révolue. La défense des droits et du respect d’Ousmane Sonko est primordiale et non négociable. »
Une sortie qui met la présidence face à un dilemme politique : céder à la pression du parti majoritaire ou maintenir Abdourahmane Diouf au nom de la stabilité gouvernementale.
