
Le débat autour de la convocation des magistrats devant la commission parlementaire, introduite par le nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale, continue de provoquer des réactions passionnées.
Interrogé sur cette question, Cheikh Ba, président de l’Union des magistrats sénégalais (UMS), a réaffirmé fermement sa position. « Nous ne sommes pas dans l’état d’âme, nous ne sommes pas dans l’émotion », a-t-il déclaré dimanche lors de l’émission hebdomadaire Point de vue sur la RTS.
Pour lui, il est inacceptable que le pouvoir législatif, sous prétexte qu’il rédige les lois, s’arroge le droit de convoquer un magistrat pour influencer son travail. « Où est la séparation des pouvoirs ? Où est la sécurité ? Où est l’indépendance ? Quand un magistrat sait qu’il va être entendu par des députés, comment peut-il exercer son travail en toute liberté ? » s’est-il interrogé.
Le président de l’UMS insiste sur le fait que son organisation ne prend part ni à des luttes politiques, ni à des campagnes ciblées. « Nous accomplissons simplement la mission qui nous est confiée, conformément aux lois qui régissent ce pays et le fonctionnement de la magistrature », a-t-il précisé.
Selon lui, le pouvoir judiciaire est un domaine spécifique, à la fois délicat et essentiel au bon fonctionnement de l’État. Le fragiliser revient à mettre en péril les fondements mêmes de la République. « On mène le Sénégal vers des lendemains inconnus si l’on affaiblit cette institution », a averti Cheikh Ba.
Enfin, le président de l’UMS a souligné que l’organisation choisit de ne pas réagir sous l’émotion et de ne pas personnaliser les débats ou les critiques. L’UMS entend rester maîtresse de son discours et de sa manière de communiquer avec la population sénégalaise, afin de préserver l’indépendance et la crédibilité de la magistrature.
