
Jeudi, l’Union européenne a annoncé des sanctions contre Abdel-Rahim Hamdan Dagalo, numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR) et frère du chef du groupe paramilitaire, Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemedti. Ces mesures font suite à des sanctions similaires contre le groupe paramilitaire, déjà ciblé pour ses actions violentes contre l’armée soudanaise et la population civile.
L’UE justifie ces sanctions par les violations graves commises par les troupes de Dagalo, notamment lors de la prise d’el-Fasher, une ville stratégique du Darfour, le mois dernier. Dans un communiqué, le Conseil des affaires étrangères a condamné « avec la plus grande fermeté les atrocités continues perpétrées par les FSR ».
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déclaré : « La chute d’el-Fasher ouvre un nouveau chapitre dévastateur dans ce conflit. Cela envoie un signal clair : la communauté internationale poursuivra ceux qui sont responsables de ces crimes. »
Le conflit entre les FSR et l’armée soudanaise a débuté en 2023, lorsque des tensions ont éclaté entre les deux anciens alliés chargés de superviser la transition démocratique post-soulèvement de 2019. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les combats ont déjà causé au moins 40 000 morts et 12 millions de déplacés, tandis que les ONG humanitaires estiment que le bilan réel pourrait être bien plus élevé.
Les violences imputées aux FSR comprennent le ciblage de civils, les meurtres à motivation ethnique, les violences sexuelles et sexistes, l’utilisation de la famine comme arme de guerre et l’entrave à l’aide humanitaire, constituant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité selon l’UE.
Pour sa part, le porte-parole de la Commission européenne, Anouar el-Anouni, a précisé que ces sanctions s’inscrivent dans une « approche graduelle et progressive », visant à exercer une pression croissante sur les parties au conflit.
Jusqu’à présent, les FSR n’ont pas réagi aux nouvelles sanctions, mais ont exprimé sur leur canal Telegram leur soutien aux efforts internationaux pour un cessez-le-feu, tout en accusant l’armée d’être le « véritable obstacle à la paix ». Plus tôt ce mois-ci, le groupe paramilitaire avait accepté une trêve humanitaire proposée par des médiateurs américains, mais l’armée a conditionné tout cessez-le-feu au retrait complet des FSR des zones civiles et à la reddition des armes.
Dans un contexte international plus large, le président américain Donald Trump a annoncé mercredi envisager d’intervenir pour mettre fin au conflit soudanais, après des pressions du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
