
Patrick Drahi, via Altice France, envisage de céder sa participation majoritaire (65 %) dans Intelcia, le géant marocain des centres d’appels.Ce groupe d’externalisation, spécialisé dans la relation client B2C/B2B, l’outsourcing IT et les services digitaux, compte aujourd’hui 40 000 collaborateurs répartis dans 19 pays et exploite 88 sites.
Un besoin pressant de désendettement
Cette décision de vente s’inscrit dans le cadre d’une vaste opération de désendettement d’Altice France : le groupe vient de conclure un accord avec ses créanciers pour réduire sa dette d’environ 8,6 milliards d’euros, ramenant le passif d’Altice à 15,5 milliards. Cette restructuration a été validée fin août 2025.
Qui sont les acquéreurs potentiels ?
D’après les informations rapportées, les repreneurs seraient principalement des investisseurs marocains : des family offices ou des cadres supérieurs d’Intelcia. Selon les syndicats, le PDG d’Intelcia, Karim Bernoussi (qui détient 35 % des parts), propose un rachat en consortium avec d’autres membres de la direction.
Contexte réglementaire et risques
La vente intervient dans un contexte incertain pour le secteur de l’outsourcing marocain : une nouvelle réglementation en France sur la sous-traitance de la relation client impose un encadrement renforcé des activités délocalisées. Maghreb Intelligence Cela pourrait peser sur les marges d’Intelcia, notamment dans ses activités dépendant des clients français.
Enjeux sociaux
Avec 40 000 employés, la revente d’Intelcia soulève des inquiétudes du côté des salariés. Certains syndicats redoutent des « répercussions sociales » selon le scénario de cession retenu. De plus, une partie des revenus d’Intelcia provient d’Altice / SFR, ce qui lie fortement les intérêts de l’entreprise à ceux du groupe télécom.
