Journée mondiale du sida : le Sénégal maintient une faible prévalence mais fait face à des vulnérabilités persistantes

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée ce 1er décembre, le Sénégal affiche une situation globalement maîtrisée face au VIH/sida. Avec un taux de prévalence estimé à 0,3 % dans la population générale, selon le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), le pays demeure l’un des exemples africains en matière de contrôle de l’épidémie et d’accès aux traitements. Mais derrière ce tableau encourageant subsistent des fragilités importantes.

Des populations encore très exposées

Si la prévalence nationale reste faible, elle varie fortement d’un groupe à l’autre. Les populations clés – hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleuses du sexe, notamment – présentent des taux d’infection bien supérieurs à la moyenne. En 2024, environ 41 000 à 44 000 personnes vivaient avec le VIH au Sénégal.

Les progrès en matière de traitement sont notables : près de 70 % des personnes vivant avec le VIH ont accès aux antirétroviraux (ARV). Cependant, des inégalités persistent. Chez les enfants, la situation est plus préoccupante : sur 3 957 enfants estimés infectés, seuls 1 661 ont été diagnostiqués et environ 1 446 bénéficient d’un traitement. Leur taux de suppression virale demeure nettement inférieur à celui des adultes, augmentant les risques de complications et de transmission.

Une dynamique positive mais fragile

Les responsables de la riposte nationale rappellent que les nouvelles infections ont fortement chuté ces dernières années : de 5 000 cas annuels auparavant, le pays est passé à environ 900 cas. Une tendance encourageante mais menacée par la contraction des financements internationaux, qui fragilise les acquis.

Les jeunes de 15 à 34 ans constituent par ailleurs un groupe particulièrement à risque, concentrant une part importante des nouvelles infections. Le Sénégal doit donc redoubler d’efforts en prévention, tout en sécurisant l’accès aux traitements pour les personnes déjà infectées.

Objectif 2030 : maintenir le cap et renforcer la riposte

À l’approche de l’échéance internationale de 2030, le Sénégal entend consolider sa stratégie autour de plusieurs priorités :

  • renforcer le financement domestique pour réduire la dépendance extérieure ;
  • améliorer l’intégration des services de santé (dépistage, traitement, suivi) ;
  • soutenir davantage les initiatives communautaires, essentielles pour atteindre les populations vulnérables ;
  • cibler la prévention chez les jeunes et les populations clés ;
  • garantir un diagnostic et un traitement approprié pour les enfants vivant avec le VIH.

Alors que le pays célèbre cette journée mondiale, les acteurs de la lutte appellent à maintenir une vigilance constante. Toute baisse d’engagement ou de ressources pourrait compromettre les progrès accomplis et faire peser de nouveaux risques sur la riposte nationale contre le VIH/sida.

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