
Le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1984, a été officiellement proclamé vainqueur de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel du Cameroun, avec 53,66 % des suffrages. Son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, a recueilli 35,19 % des voix, selon les résultats officiels. Ce dernier rejette toutefois ces chiffres, affirmant avoir obtenu 54,8 % des votes d’après son propre décompte.
L’annonce des résultats, survenue quinze jours après le scrutin, respecte les délais prévus par le code électoral camerounais. Le Conseil constitutionnel a examiné et rejeté l’ensemble des recours introduits par les candidats de l’opposition, confirmant ainsi la victoire du président sortant, qui entame désormais un huitième mandat.
La période précédant la proclamation a été marquée par de vives tensions. À la veille de l’annonce, des affrontements entre manifestants pro-Tchiroma et forces de l’ordre ont fait quatre morts, tandis que deux dirigeants de partis alliés à l’opposant, Djeukam Tchameni et Anicet Ekane, ont été arrêtés à Douala.
Le gouvernement a dénoncé ces manifestations, les qualifiant d’« atteinte à la stabilité nationale », tandis que le parti au pouvoir a fustigé les revendications de victoire de l’opposition comme un « grotesque canular ».
À 92 ans, Paul Biya, souvent présenté comme le doyen des chefs d’État en exercice dans le monde, demeure une figure centrale et controversée de la vie politique camerounaise. Ce nouveau mandat, obtenu dans un climat de défiance et de polarisation, ouvre une nouvelle phase pour un pays profondément divisé après plus de quatre décennies de règne du même homme.
