
Le président de la transition malienne, le général Assimi Goïta, s’est exprimé pour la première fois sur la grave pénurie de carburant qui frappe le pays.
Cette crise, exacerbée par des attaques répétées contre les camions-citernes, est attribuée au groupe djihadiste Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, qui multiplie les offensives le long des principaux axes routiers.
Lors d’un déplacement dans le sud du pays pour inaugurer une mine de lithium, le chef de la junte a appelé les citoyens à réduire leurs déplacements et à faire preuve de solidarité.
« Le gouvernement travaille à trouver des solutions aux difficultés actuelles, mais certaines réponses doivent aussi venir des familles », a-t-il déclaré.
« Ceux qui ont l’habitude de sortir plusieurs fois par jour en voiture ou à moto doivent comprendre que nous traversons une période difficile. »
Selon Assimi Goïta, l’armée malienne escorte désormais les convois de carburant depuis les frontières du pays jusqu’à Bamako, tout en menant des frappes ciblées contre les positions de JNIM. Ces opérations s’accompagnent toutefois de pertes humaines et de destructions de camions-citernes.
« Lors de l’escorte des convois, nous enregistrons malheureusement des pertes humaines : des embuscades, des camions qui prennent feu et des personnes qui meurent brûlées », a-t-il reconnu.
« Malgré ces risques, le carburant continue d’arriver dans les villes. »
Le président a également mis en garde contre la spéculation et la revente illégale du carburant, accusant leurs auteurs de « jouer le jeu de l’ennemi ».
Cette situation met à rude épreuve la résilience des autorités de transition et la patience de la population, dans un pays fortement dépendant des importations de carburant venues du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Les attaques persistantes de JNIM fragilisent davantage l’économie et accentuent les difficultés quotidiennes des Maliens.
