Le Burkina Faso libère 11 membres de l’armée de l’air nigériane après une médiation diplomatique

Le Burkina Faso a libéré mercredi 11 membres du personnel de l’armée de l’air nigériane, détenus depuis le 8 décembre après l’atterrissage d’urgence de leur avion dans l’ouest du pays, a annoncé le ministre nigérian des Affaires étrangères Yusuf Tuggar.

Dans un communiqué publié jeudi sur le réseau X, le chef de la diplomatie nigériane a salué une issue obtenue grâce au dialogue :

« Grâce à un dialogue soutenu, nous avons résolu la question concernant les pilotes et l’équipage de l’armée de l’air nigériane, réaffirmant ainsi l’efficacité de la diplomatie pour traiter des questions sensibles. »

Selon les autorités nigérianes, la libération est intervenue à l’issue de réunions entre le régime militaire burkinabè, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, et une délégation officielle conduite par Yusuf Tuggar.

Le personnel libéré comprenait deux membres d’équipage et neuf passagers. « Les questions ont été réglées, ils ne sont plus détenus », a confirmé Alkasim Abdulkadir, porte-parole du ministre nigérian.

Un incident aérien dans un contexte régional tendu

L’armée de l’air nigériane avait indiqué que l’appareil se rendait au Portugal pour une maintenance programmée lorsqu’il a été contraint d’effectuer un atterrissage d’urgence, réalisé selon les normes internationales et les procédures de sécurité en vigueur.

Cet incident avait toutefois entraîné une mise en alerte maximale des défenses aériennes de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans un communiqué, le général Assimi Goïta, chef de la junte malienne, avait autorisé la neutralisation de tout aéronef violant l’espace aérien de la confédération, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Après leur libération, l’équipage doit désormais acheminer l’avion vers le Portugal afin d’y effectuer la maintenance prévue, a précisé la porte-parole du ministère nigérian des Affaires étrangères, Kimiebi Ebienfa.

Vers un apaisement diplomatique

Malgré un climat de tensions régionales, Abuja et Ouagadougou ont convenu de consultations régulières et d’actions destinées à renforcer la coopération bilatérale et l’intégration régionale, selon les autorités nigérianes.

L’incident survient dans un contexte délicat, marqué par des relations tendues entre le Nigeria et l’Alliance des États du Sahel, notamment après l’implication nigériane dans des opérations ayant contribué à faire échouer un coup d’État au Bénin plus tôt ce mois-ci.

Alors que le Nigeria demeure membre de la CEDEAO, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté l’organisation régionale pour former l’AES, qu’ils accusent d’imposer des sanctions injustes et de porter atteinte à leurs intérêts souverains.

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