Guinée : ouverture d’un second procès sur le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry

Un second procès lié au massacre du 28 septembre 2009 s’est ouvert ce jeudi 18 décembre devant un tribunal de Conakry, dans le prolongement du processus judiciaire engagé après près de deux années de débats lors du premier procès.

Sept personnes sont poursuivies pour leur implication présumée dans les violences survenues ce jour-là. Selon le rapport de la commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU, les événements avaient fait au moins 156 morts, des centaines de blessés et donné lieu à de nombreuses violences sexuelles, ainsi qu’à des cas de séquestration.

Des accusés présents et des fugitifs

Parmi les sept accusés, trois sont actuellement en fuite : le colonel Gono Sangaré, Jacques Maomy et Blaise Kpoghomou. Les quatre autres — Jean-Louis Kpoghomou, Georges Oulémou, Thomas Touaro et le colonel Bienvenu Lamah — étaient présents à l’ouverture de l’audience, sous une importante escorte des forces de sécurité.

Le colonel Bienvenu Lamah, officier de gendarmerie détenu depuis novembre 2022, est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont abus d’autorité, meurtre, viol et torture. Les autres prévenus sont accusés de complicité de meurtres et assassinats, ainsi que de viols, enlèvements et séquestrations.

Un dossier judiciaire toujours sensible

Ce nouveau procès intervient après le procès historique qui avait conduit à la condamnation de l’ancien président Moussa Dadis Camara à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité, avant sa grâce présidentielle accordée fin mars par le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya. Sept autres hauts responsables avaient également été condamnés à des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité.

Le 28 septembre 2009 demeure l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire contemporaine de la Guinée. Les audiences de ce second procès sont scrutées de près par l’opinion publique, les familles des victimes et les organisations de défense des droits humains, qui y voient une étape déterminante dans la lutte contre l’impunité.

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