
Les violences post-électorales en Tanzanie ont fait « environ 700 morts » depuis mercredi, selon le parti d’opposition Chadema, qui a visité plusieurs hôpitaux pour établir ce bilan.
La capitale économique, Dar es Salaam, ainsi que d’autres villes, ont été le théâtre de manifestations massives contre le gouvernement, entraînant l’intervention de l’armée et la coupure d’Internet.
Le scrutin présidentiel et législatif du 29 octobre s’est déroulé dans un climat de tension et d’exclusion. Les principaux opposants à la présidente Samia Suluhu Hassan ont été emprisonnés ou disqualifiés, ne laissant en lice que des candidats de petits partis, incapables de mener une campagne nationale.
Dès l’annonce des premiers résultats partiels, des manifestations ont éclaté, dénonçant un manque de pluralisme et la répression des opposants. Selon Chadema, environ 700 personnes ont perdu la vie, un chiffre partiellement confirmé par des sources sécuritaires, mais impossible à vérifier de manière indépendante à cause de la censure d’Internet et du contrôle strict des médias et hôpitaux.
Des témoins rapportent des tirs nourris, des commissariats incendiés et des civils fuyant les forces anti-émeute. À Mwanza, plusieurs centaines de victimes supplémentaires auraient été recensées. Le général Jacob John Mkunda, chef de l’armée, a qualifié les manifestants de « criminels » et assuré que « les forces de défense contiennent la situation ».
À Zanzibar, la victoire proclamée du président sortant Hussein Mwinyi (78,8 % des voix) s’est faite sous haute surveillance militaire. L’opposition locale dénonce une « fraude massive » et exige un nouveau scrutin.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme appelle à éviter l’usage de la force « non nécessaire ou disproportionnée », tandis qu’Amnesty International parle d’une « vague de terreur » incluant disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires.
