
L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a émis de sérieux doutes sur la nature du coup de force intervenu en Guinée-Bissau, survenu alors que le pays attendait toujours les résultats de la présidentielle. Pour lui, tout porte à croire qu’il s’agit d’une mise en scène orchestrée par le président déchu, Umaro Sissoco Embaló.
« Faute de mieux, je dirais qu’il s’agissait peut-être d’un coup d’État cérémoniel », a déclaré Goodluck Jonathan, soulignant deux éléments troublants. « C’est le président Embaló lui-même qui a annoncé le coup d’État, avant même que les militaires ne prennent la parole pour dire qu’ils contrôlaient la situation. Non seulement il a annoncé le coup d’État, mais pendant que les événements se déroulaient, il utilisait son téléphone pour parler aux médias du monde entier et affirmer qu’il avait été arrêté. »
Un déroulé que l’ancien dirigeant qualifie presque de farcesque. « Les militaires ne renversent pas un gouvernement en laissant le président qu’ils destituent donner des conférences de presse », a-t-il ajouté. « Pourquoi cela se produit-il ? Qui se moque de qui ? Ce qui s’est passé en Guinée-Bissau est très inquiétant pour moi qui crois en la démocratie. »
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, partage cette lecture. Il estime lui aussi que le coup d’État n’est qu’une « combine » destinée à stopper le processus électoral en cours. Ironie du sort : Umaro Sissoco Embaló a trouvé refuge… au Sénégal.
