
Moins d’une semaine après la prise de la ville stratégique d’Uvira, dans le Sud-Kivu, les rebelles de l’AFC-M23 ont annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, leur retrait de la localité, sous certaines conditions. Une décision inattendue qui a surpris en République démocratique du Congo.
Dans un communiqué publié tard dans la nuit, l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et son bras armé, le M23, ont indiqué leur intention de quitter Uvira, conquise à l’issue d’une offensive éclair qui, selon les autorités congolaises, a fait des centaines de morts. Le mouvement, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs partenaires internationaux, affirme que ce retrait vise à soutenir le processus de paix de Doha.
Toutefois, les rebelles assortissent leur annonce de plusieurs exigences, parmi lesquelles la démilitarisation de la ville, la protection des civils et le contrôle du cessez-le-feu par une force neutre. L’AFC-M23 précise qu’elle « retirera unilatéralement ses forces de la ville d’Uvira, comme demandé par les États-Unis ».
Cette annonce intervient dans un contexte de pression diplomatique accrue sur Kigali. Depuis la ratification de l’accord de paix de Washington et la recrudescence des violences dans l’est de la RDC, les États-Unis ont intensifié leurs critiques à l’égard du Rwanda, accusé de soutenir la rébellion et d’y déployer des milliers de soldats.
Le vice-secrétaire d’État américain, Christopher Landau, a qualifié l’offensive sur Uvira de « grave erreur ». De son côté, le secrétaire d’État Marco Rubio a estimé sur le réseau X que les actions du Rwanda dans l’est congolais constituaient une violation manifeste des accords de Washington, affirmant que les États-Unis prendraient des mesures pour en garantir le respect.
L’ambassadrice américaine en RDC, Lucy Tamlyn, a déclaré lundi que Washington examinait « l’ensemble des options disponibles, y compris des sanctions », afin de s’assurer que les engagements pris par les différentes parties soient effectivement respectés.
