
Présenté comme le pilier de la transformation économique de la Guinée, le gigantesque projet minier Simandou connaît son premier revers, à peine un mois après l’inauguration officielle du site.
Une vague de licenciements est en cours et concerne des milliers de travailleurs, recrutés massivement pour respecter les délais imposés par les autorités. En 2024 et 2025, plus de 60 000 personnes avaient été mobilisées sur le chantier.
Avec la fin de la phase de construction et le passage à la production, les besoins en main-d’œuvre diminuent fortement. Environ 15 000 employés seront désormais nécessaires pour l’exploitation des mines, des infrastructures portuaires et de la ligne ferroviaire de 670 kilomètres reliant le site aux côtes.
Un timing politiquement sensible
Ces licenciements interviennent dans un contexte politique délicat, en pleine campagne présidentielle. L’élection est prévue le 28 décembre 2025, avec neuf candidats en lice, dont le chef de la junte au pouvoir, le général Mamadi Doumbouya, largement favori.
Ce dernier avait personnellement inauguré le lancement de la production à Simandou en novembre, faisant du projet un symbole fort de son action à la tête du pays. La réduction brutale des effectifs pourrait ainsi nourrir les tensions sociales et devenir un enjeu du débat électoral.
Malgré son importance stratégique, Simandou rappelle ainsi les défis sociaux liés aux grands projets extractifs, où la transition entre phase de chantier et exploitation industrielle s’accompagne souvent de lourds ajustements humains.
